Le dossier d’EDF a montré les limites de l’Etat-actionnaire surtout quand une société est cotée. En effet, quand l’Etat-régulateur donne l’impression de léser l’Etat-actionnaire, il plombe aussi les minoritaires.
Dans ce contexte, des fonds d'actionnaires d'EDF ont demandé des éclaircissements au gouvernement français par le biais d'une lettre envoyée à l'AMF. En effet, l'Etat-actionnaire a donné l'ordre à EDF de vendre de l'énergie nucléaire à un prix cassé à ses concurrents. Cette décision coûte environ 8 Mrds d’euros à EDF.
Or, EDF est une entreprise cotée à la Bourse de Paris avec un flottant de 20%. Aussi, le cours boursier a reculé de -18% en 2022 car ce coût est aussi supporté par les actionnaires minoritaires pour environ 1,6 Mrd d’euros. Ces derniers vont ainsi supporter une taxe implicite à cause de leur participation au capital d’une entreprise publique.
Par ailleurs, même quand l’Etat-actionnaire n’est pas ultra-majoritaire comme à EDF, il abuse de son pouvoir en imposant des dirigeants comme il l’a fait avec Renault et Orange. Il ne s’agit pas forcément de mauvais choix mais de décisions assez limites au niveau de la bonne gouvernance.
De plus, l’argument du soutien financier de l’Etat-actionnaire à ses filiales a été battu en brèche par le PGE car ces prêts garantis ont bénéficié même à des entreprises privées comme Pierre & Vacances ou autres. Surtout, au niveau du soutien public, la Commission de Bruxelles veille sur toute subvention ou avantage implicite comme le montre son immixtion dans la restructuration d’EDF.